Les années se suivent mais ne se ressemblent pas quand il s’agit de placer son argent du mieux possible, afin de ne pas voir ses économies partir en fumée. Investir en 2018, c’est d’abord se poser les bonnes questions et faire le point sur ses projets d’avenir. C’est bien d’avoir un capital, mais c’est mieux d’avoir pour lui une vision à long terme (les placements à court terme c’est autre chose).
Epargner pour sa retraite n’est pas la même chose que de mettre de l’argent de côté pour ses enfants. Quand on évoque le meilleur investissement on pense d’abord à l’or. Mais si le métal précieux est une valeur refuge, il n’a pas toujours donné le rendement escompté. Il y a d’autres investissements atypiques qui rapportent plus, à condition d’accepter de prendre les risques allant avec.
Est-ce une bonne idée d’investir dans l’or en 2018
La bourse qui fait des siennes, et c’est le retour au premier plan du si précieux métal. Car depuis quelques mois, les actions dévissent, assez sévèrement, ceux qui ont des pétrolières dans leur portefeuille en savent quelque chose.
Si on ajoute les incertitudes liées à la Chine (la bourse chinoise est un vrai sac de noeuds), qui ne fait que dévaluer (doucement mais sûrement) sa monnaie, et les risques de Brexit, on obtient là un cocktail explosif. Les actions jouent donc les montagnes russes, entraînant avec elles les nerfs des petits porteurs.
Tout cela fait les affaires de l’or
Elle retrouve une première jeunesse et des cours au plus proche de sa bonne réputation. Mais il est nécessaire de ne pas s’enflammer. Nous n’en sommes pas encore à revenir aux cours qui ont fait sa gloire il y a quelques années.
La route est longue pour retrouver les 1900 dollars par once. Mais la progression du cours mérite qu’on s’y attarde, certains analystes parlant même d’une hausse à 2 chiffres.
L’or une valeur refuge
Le dire ne surprendra personne. Depuis que le monde est monde, ou presque, les français achètent des pièces d’or et de petits lingots en attendant des jours meilleurs. La règle est surtout vrai quand les choses ne se passent comme prévu. Chien échaudé craignant l’eau froide, il se rabat sur des valeurs sûres.
Et l’or physique en est une. C’est une certaine sécurité pour les plus craintifs et pour ceux qui ne jurent que par la diversité des placements. Un napoléon ne vaudra pas plus rien du jour au lendemain, alors qu’avoir des actions d’une société qui fait faillite sans crier gare, c’est une autre histoire.
Le cours de l’or peut réserver des surprises
S’il se porte bien pour le moment, nul ne sait si cela va durer, même les médiums hésitent à le dire. En effet, il y a des éléments qui ne jouent pas en sa faveur, comme ceux des taux américains qui repartent à la hausse, même si elle est relative pour le moment. Car rappelons qu’on ne gagne de l’argent sur l’or qu’au moment de la revente, si le cours à grimper par rapport à l’achat (et vu les taxes, il faut qu’il est bien augmenté pour s’y retrouver).
Une action, elle, rapporte des dividendes chaque année. Hors pour l’instant, la réserve fédérale augmente légèrement ces taux (0,25%), n’osant passer à la vitesse supérieure pour ne pas secouer des marchés qui le sont déjà fortement.
Si elle accélère le mouvement, comme certains le prévoient, cela risque de faire quelques dégâts. Il faudra aussi surveiller étroitement le comportement du dollar sur le marché des devises. Une monnaie stable est bonne pour l’or.
Un avenir rose ?
Pourquoi pas. En tout cas on va en principe (bien que ceux-ci soient fait pour être contredis) vers une stabilisation de la hausse. Et si les choses allaient de mal en pis dans ce monde, l’or en profiterait. Car c’est dans les crises économiques majeurs qu’il s’affirme comme le sauveur.
Car pour le métal précieux, une Europe qui va bien, un chômage qui baisse, des conflits qui s’arrêtent, ce ne sont pas forcément des bonnes choses. Une amélioration de la situation mondiale ne va pas dans son sens. L’or est le plus souvent en opposition aux marchés, et vas dans son sens contraire.
Pour simplifier
Les optimistes s’en détournent et les pessimistes en achètent, d’autant qu’il est possible d’investir dans l’or sous différentes formes. Il y en a pour tous les gouts.
Les plus riches achèteront un lingot d’or, ou plusieurs (à 34000 euros le kilo pour le moment) et les petits épargnants des pièces d’or (napoléon mais pas que), ou des lingotins, avec un poids allant de 5 à 500 grammes.
Pour ces dernières, il est important de n’acheter des pièces qu’en excellent état, si possible en sachets scellés, signe qu’elles ont été manipulées un minimum. Attention à respecter la règle de l’investisseur avisé : pas plus de 5% de ses économies dans le même panier.
La fiscalité est à prendre au sérieux
Car c’est finalement d’elle que peut venir la plus-value, ou non. Les taxes font, mais surtout défont les fortunes, c’est bien connu. Pensez aussi à passer par des courtiers qui ne sont pas trop gourmands en commission, au risque de voir s’envoler toute sa marge.
Il est également important de conserver les factures d’achat. Les plus-values au moment de la revente, et les impôts allant avec seront calculées à partir d’elles. Rappelons que la taxe à payer est la même pour tous, qu’on gagne de l’argent ou qu’on en perde : 10,5% du montant à régler forfaitairement.
Ceux qui ont garder leur facture d’acquisition ont une autre possibilité, plus intéressante si l’achat a eu lieu il y a plusieurs années : le régime fiscal des plus-values réelles. Si la taxe est ici de 34,5%, elle baisse de 5% par année de détention, dès la troisième.
Sortez vos calculettes : il faudra un peu plus de 20 ans pour ne pas payer d’impôts. Une solution à choisir pour ceux qui ne sont pas pressés. Ne dit-on pas que plus c’est long plus c’est bon ?
La question délicate du stockage
Bravo, vous avez acheté de l’or, mais où allez-vous le mettre ? Le garder à la maison n’est pas une bonne idée, il vous sera aisé de comprendre pourquoi. Un coffre à la banque ? Réputés surs, ceux-ci coûtent cher. Certains courtiers proposent de stocker eux-mêmes l’or, sur des sites fait pour cela avec une sécurité maximale. Là encore, un tel service n’est pas gratuit.
Les investissements atypiques
Ils sont ceux auxquels on ne pense pas toujours, soit par crainte de se planter ou simplement par méconnaissance. Chaque année apporte son lot d’investissements d’un autre genre. L’année dernière, c’était les vaches, le vin, la technologie et les manuscrits. Aujourd’hui, les sacs de luxe et les jouets…
Investir dans un sac Hermès
Il est rare que nous citions des marques, mais quand on parle de maroquinerie de luxe qui s’apprécie dans le temps, on ne peut pas ne pas évoquer l’emblématique sac Hermes.
Certains disent qu’il s’apprécie même mieux que l’or ou les actions avec le temps (en prenant l’exemple du Birkin, comme la chanteuse). Bon, d’accord, c’est un avis qui vient d’un site de vente de sac, il est donc un peu biaisé, mais leurs arguments méritent tout de même qu’on s’y attarde un petit peu.
Car le précieux objet de maroquinerie augmente de près de 15% par an. C’est un rendement qui fait cligner des yeux, quand on sait que la bourse rapporte 2 fois moins (sur 35 ans) et que sur la même période, l’or a même rien rapporter du tout. Et au niveau du risque, garder un sac
Hermes bien emballé dans son armoire, ce n’est pas comme avoir des actions d’une société de biotechnologie. De plus, en période de vaches maigres, le luxe continue toujours à prospérer, les plus riches le devenant de plus en plus.
Mais pour investir dans le « Birkin » il faudra commencer par prendre son mal en patience. La liste d’attente est longue. Ensuite, il faudra mettre la main au portefeuille : dix mille euros minimum. Après, se posera la question de la revente, car il y aura peu de chances de trouver le client soi même. Hors, un intermédiaire cassera forcément les prix à l’achat si la vente vient d’un particulier.
Les Lego : qui l’eu cru ?
Là encore, on est carrément dans l’improbable. Car presque tous les enfants en ont reçu au pied du sapin, et les ont remisés au garage une fois devenu ados. Et ces jouets qui dorment peuvent valoir beaucoup, ils sont devenus des objets de collection, mais ce sont surtout des jouets qui coûtent (neufs) de plus en plus chers. La même boîte prend environ 12% par an, quel est le placement qui peut se targuer d’en faire autant ?
Et si vous possédez une édition limitée, avec la boîte en bon état et le manuel, là, c’est le jackpot, même d’occasion. Il n’y a qu’à faire un tour sur les annonces Internet pour s’en convaincre. Car la marque sort sans cesse de nouveaux modèles, et les nouvelles collections restent très peu de temps disponibles.
Qui sait, les lego Star Wars vaudront peut-être bientôt beaucoup d’argent. Bon, soyons franc, toutes les boites ne vous rendront pas riches. Seules certaines d’entre elles ont une valeur sur le marché de l’occasion. Si vous n’arrivez pas à la vendre, il sera toujours bon de vous y remettre, et de retrouver votre âme d’enfant.
Attention aux arnaques
Il faut se méfier des investissements atypiques, et faire attention aux escrocs toujours très prompts à arnaquer les gens crédules, et les autres aussi d’ailleurs, car un français sur 20 s’est déjà fait rouler dans la farine par un petit malin promettant monts et merveilles.
La perspective de gains importants fait rapidement prendre des vessies pour des lanternes si on n’y fait pas attention. Récemment, certaines affaires ont défrayé la chronique, pour le malheur de ceux qui avaient eu l’audace d’y mettre leurs économies.
On a ainsi beaucoup parlé des manuscrits, et d’un système proche de la pyramide de Ponzi, mais les vieux papiers ne sont pas les seuls à avoir fait la une de l’actualité. Les terres rares ont aussi apportées leur lot de pigeons, tout comme les timbres en leur temps. En ce moment, ce sont les options binaires en bourse, et les sites qui permettent d’investir comme les courtiers qui gagnent gros qui sont dans l’oeil du viseur.
Car quand la crise est là comme en ce moment, on fuit la bourse. Problème, le livret A et consorts ne rapporte plus rien. L’épargnant, parfois démoralisé se lancent alors dans ces produits dits alternatifs en espérant gagner un peu plus que son voisin, mais sans avoir véritablement conscience des risques encourus. Car acheter des bonnes bouteilles de vins peut paraitre amusant. Si on en voit jamais la couleur, c’est une toute autre histoire.
Des arnaques de plus en plus fréquentes
On ne compte plus les annonces sur le web qui promettent monts et merveilles. Et c’est un démarchage actif, les escrocs faisant tout ce qui est en leur pouvoir pour que le client par l’odeur alléchée se décide au plus vite.
Il faut dire que les rendements annoncés sur le produit d’appel laisse rêveur, et qu’on peut donc être tenté d’y déposer une partie de son épargne. Si gagner plus d’argent est humain, les risques liés à la cupidité rattrapent très vite les malchanceux qui se font souvent avoir comme des bleus.
Quand il s’agit d’une petite somme, la pilule a du mal à passer mais ce n’est pas si grave que cela. Dès qu’on dépasse les 500 euros, ça commence à chagriner, surtout si on a des problèmes d’argent à un moment ou à un autre.
Rappelons donc aux audacieux et aux aventuriers qu’ils ne sont pas protégés si la société dans laquelle ils ont cru fait faillite, ou si elle disparait avec la caisse. Nous ne disons pas que tous les placements atypiques sont des arnaques, mais qu’ils requiers une vigilance supplémentaire, du fit de cette absence de protection de l’investisseur.
D’une façon générale, dites vous que plus le rendement annoncé est élevé, plus les risques à prendre sont grands. En la matière, la sécurité n’existe pas.
Des rendements pas toujours au rendez-vous
C’est un peu la cerise sur le gâteau des placements atypiques ratés : un rendement nul ! Il y a donc des investissements qui mériteraient que l’on reste couché plutôt que de s’y lancer. Mais bon, c’est vrai qu’avec eux, on a des étoiles plein les yeux. Prenez les diamants ou les chevaux de course : c’est du glamour à la pelle.
Mais derrière les paillettes la réalité est souvent moins folichonne. Si les placements bancaires déçoivent, il faut quand même y réfléchir à deux fois avant de quitter son bon vieux PEL, surtout s’il a été souscrit il y a quelques années déjà.
Il faut donc commencer par se méfier de ce qui à l’air d’être trop beau pour être vrai, et d’essayer de se diversifier que dans ce qui parait être une bonne idée, en laissant ses émotions au vestiaire.
Car entre les performances annoncées, et celles qui correspondent à la réalité, il y a un pas de géant (enfin pas toujours, heureusement). Il n’y a ainsi par exemple rien de simple à investir dans des panneaux solaires, contrairement à ce qui peut être annoncé dans certaines publicités.
Les erreurs à ne pas commettre
A fuir comme la peste, l’indivision. Acheter à plusieurs est toujours une très mauvaise idée, surtout qu’on on ne possède pas physiquement le fruit de son investissement. C’est là que les arnaques sont les plus fréquentes : une écriture sur un livre de compte ne remplace pas un bon vieux lingot d’or dans son coffre !
Se méfier aussi de ce qui est très difficile de revendre. Car si plus-value éventuelle il peut y avoir, tout le monde ne largue pas ses parts dans un cheptel de vaches en 2 heures…
2018 sera-t-elle l’année de tous les dangers ? Il faudra attendre décembre pour se faire une opinion, mais les choses devraient quand même bouger ces prochains mois, dans un sens ou dans l’autre.
L’or et les placements bizarres et atypiques doivent donc être souscrits avec parcimonie, conjoncture bonne ou non. Pour ceux qui veulent créer leur entreprise, sachez qu’il y a des secteurs porteurs, encore…