On a parlé que de lui ces dernières années. D’abord pour son plafond multiplié par 2, puis pour sa descente aux enfers des placements qui rapportent le moins. Mais n’enterrons pas trop vite le livret star des français depuis sa création. Gageons que tel le phénix, il saura renaitre de ses cendres pour le meilleur (espérons que le pire est derrière lui).
Mais pour 2018, on marche encore sur des oeufs, l’inflation étant loin de repartir à la hausse. Une nouvelle baisse est tout à fait envisageable, mais pas de panique : on ne parle pas encore d’un taux négatif, vos économies seront donc malgré tout en sécurité. Pour les réfractaires, sachez aussi qu’il y a des alternatives au livret A.
Le taux risque encore de baisser
La Banque de France tanne le gouvernement depuis un bon moment déjà pour aller plus loin (dans le mauvais sens du terme) que les 0,75% qui avaient déjà traumatisés les français. Passer la barre des 1% n’avait pas été facile, et on avait assisté à une fuite des capitaux vers des placements plus rentables. Mais ces derniers ne sont plus si nombreux que cela, surtout avec les mêmes garanties.
On peut donc penser que les français qui ont laissé leur épargne sur leur livret A malgré les baisses consécutives ne bougeront plus d’un pouce. Pourtant, le gouverneur de la célèbre BDF (surtout connu pour ses fichiers d’interdiction bancaires) souhaiterait qu’on descende à 0,50%. Oui, vous avez bien lu, ce n’est pas la qualité de vos lunettes qui doit être remise en question.
Pour trouver un taux aussi bas, il faut remonter presque deux siècles en arrière. Dire que l’économie est en régression est un euphémisme. Reste à savoir si les épargnants vont monter à leur tour au créneau pour faire pression sur un gouvernement qui n’a pas besoin de cela. Car si on déshabille Jacques pour Pierre et Paul, la manne permettant de construire des logements sociaux va se tarir.
Un taux de 0,25 ?
Quitte à être pessimiste pour le livret A, allons au bout des choses. Car à entendre ceux qui comprennent comment se calcule le taux, c’est sa destination à court terme. Petit cours de calcul : il faut prendre l’inflation de l’année écoulée et l’augmenter d’1/4 de point. Hors, si celle-ci est égale à zéro, le résultat est vite trouvé, même pour ceux qui ne sont pas forts en maths.
Alors, combien rapportera le livret A en 2018 ? N’étant pas madame Irma ni dans les arcanes du pouvoir, il n’est pas possible de se prononcer avec certitudes. Mais si on prend les indices à notre disposition, la tendance n’est pas bonne, à condition que la méthode de calcul soit appliquée au sens strict, ce que se refuse à faire pour le moment le gouvernement qui va tant qu’il peut contre la conjoncture.
Car c’est du pouvoir d’achat des français qu’il s’agit. Du pain et des jeux : dès qu’on touche à l’un des deux, c’est la révolution. Les petits épargnants bénéficient donc encore d’une certaine clémence. Profitons donc de cette dérogation tant qu’elle dure. Car comme le dit la célèbre formule, nul ne sait ni le jour ni l’heure : à inflation zéro, épargne nulle.
Comment est calculé le taux du livret A ?
Pour ceux qui suivent, entrons dans le détail de son fonctionnement, un peu plus compliqué que ce qui a été décrit précédemment. D’abord, il faut savoir que le taux est re-calculé 2 fois par an, en janvier, pour souhaiter une bonne année et en aout pour souhaiter de bonnes vacances.
Quant à la formule, c’est la même depuis 9 ans. Donc on reprend : prenez une grande marmite, mettez-y l’inflation des 12 derniers mois sans tenir compte de celle des cigarettes, un peu d’Euribor (les taux à 3 mois) et une pincée d’Eonia (qui sont les taux au jour le jour).
Un fois la potion prête, il faut diviser le chiffre obtenu par l’association des 2 derniers par deux et le comparer à l’inflation. Ceux qui suivent toujours doivent être moins nombreux à ce stade. Mais là où ça se complique, c’est que ce n’est là qu’une des 2 méthodes de calcul. L’autre, évoquée plus haut, consiste à ajouter 1/4 de point à l’inflation. Ensuite, les deux systèmes sont comparés et la BDF retient le chiffre le plus haut, puis arrondie.
Le gouvernement, lui, entre dans la danse dans un deuxième temps, avec la possibilité de changer la donne en fonction des aléas. Il peut décider de ne pas descendre sous un certain seuil.
Les taux des autres livrets d’épargne baissent aussi
Le livret A n’est pas le seul concerné par la chute des taux. Car pour les autres livrets d’épargne, il fait un peu figure de valeur étalon. Durant les deux dernières années, on peut dire que les intérêts pour les épargnants ont été divisé par 2, et cela avec la même somme sur les comptes.
Pas une bonne nouvelle pour les petits épargnants qui n’ont souvent ni les moyens ni la santé cardiaque pour placer leur argent dans des domaines risqués comme la bourse. Ainsi, quand on fait confiance à des choses classiques et sans risques, comme les livrets réglementés ou bancaires, le rendement est en moyenne de 0,8%.
C’est pour les super livrets que la descente a été la plus spectaculaire
Exit les promotions qui promettaient 5% sur 6 mois et des primes d’ouverture à n’en plus finir. Même les deux bons élèves qu’étaient Zesto et Distingo sont rentrés dans le rang, même s’ils restent à ce jour les super livrets qui rapportent le plus. Ainsi, les offres promotionnelles sont passées de 6 mois à 3.
Il y a même de nombreux livrets bancaires dont le rendement tombe en dessous de celui du livret A. Et quand on pense que les intérêts sont en plus fiscalisés et soumis aux prélèvements sociaux…
La véritable performance du livret A sur les dernières années
Mais rendons quand même à César ce qui lui appartient. Si les 0,75%, voir moins, sont spectaculaires, il faut remettre les choses dans leur contexte. Ainsi, il faut rapporter le rendement à l’inflation.
Car même avec un livret A qui rapporte beaucoup, si les prix augmentent tout autant pendant la même période, le gain au final est nul. Il faut donc faire une moyenne, et oh surprise, si on prend en compte ces deux facteurs, on se rend compte que celle-ci se situe en dessous des 0,70%.
Il n’y a donc actuellement pas de quoi pleurer dans les chaumières, même si en 10 ans, le taux de rendement a été divisé par quatre, ce qui commence à faire beaucoup pour ceux qui ne regardent que les chiffres sans entrer dans les détails.
Surtout, il faut comparer son rendement avec celui des livrets bancaires, appelés autrefois les « super livrets » tant ils généraient d’intérêts. Car pour eux, la baisse est vraiment significative, et loin d’aller crescendo.
En comparaison, les livrets réglementés ont nettement moins baissés. Sauf pour le PEL, qui est passé de 2,5 à 1% en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire. Gare avec les plans d’épargne logement : il se pourrait qu’ils soient encore fortement impactés en 2017.
Ouvrir un livret A : ce qu’il faut savoir
Une nouvelle ouverture suppose de s’être bien renseigné sur les us et coutumes, les droits et les devoirs. Bref, il y a des conditions à respecter. Ne pas en tenir compte suppose une nullité à venir.
Le controle anti-doublons
C’est sa principale caractéristique. On ne peut posséder qu’un seul livret A par personne. Et les banques doivent obligatoirement le vérifier au moment d’en ouvrir un pour un client.
Le titulaire d’un livret A dans une autre banque doit donc le fermer avant de penser à une nouvelle ouverture dans un autre établissement par exemple. La règle est inscrite dans le code monétaire et financier, c’est donc du sérieux.
Pour ceux qui auraient oublié de le mentionner ou qui ne s’en souviennent plus, tout simplement, la banque s’en rendra vite compte et enverra un courrier en ce sens pour savoir lequel des deux, ou des trois, le client souhaite conserver.
De toute façon, l’administration fiscale est maintenant automatiquement saisie pour contrôler que cette règle est bien respectée. Dès que le dossier va lui être soumis par la banque, elle le fera très vite, elle a 2 jours pour répondre. Un client ne peut aller contre cette procédure là, il doit s’incliner.
Pour clôturer un livret A ouvert ailleurs rien de plus simple. On peut le faire soi-même, dans ce cas là il faudra fournir une attestation de clôture dans les 3 mois ou bien en confier l’exécution à sa banque
Comment retrouver un vieux livret A ?
Presque 100% des français en ont un. Et bien souvent, la preuve de l’ouverture traine au fond d’un vieux tiroir et on a même oublié combien d’argent il y avait dessus.
Le problème se pose quand on veut en ouvrir un nouveau dans une autre banque et clôturer l’ancien. Ces fichus trous de mémoire ne vont pourtant pas vous créer autant de problèmes que cela, pas de panique, car ce genre de situation arrive à beaucoup plus de personnes qu’on pourrait le penser.
Si vous devez partir à la chasse au trésor, mieux vaut être bien accompagné. L’arme fatale : la CNIL. Il faut lui écrire une belle lettre, et lui demander d’interroger pour vous le fichier FICOBA. Celui-ci regroupe tous les comptes bancaires. La CNIL vous indiquera donc la banque ou se cache votre vieux livret A.
N’oubliez pas de joindre la photocopie de votre pièce d’identité lors de la demande. En effet, ce sont des informations sensibles, et elles ne peuvent pas être communiquées à n’importe qui.
Quelles alternatives pour un meilleur rendement ?
Vous l’avez compris, on ne prend pas de risques avec le livret A mais il n’y a pas que lui dans la vie. D’autres placements permettent d’avoir un bon rendement, même si ils ne sont pas tous garantis.
Acheter une foret, plus rentable ?
Il y a un moment déjà qu’on en parle, du bois, même si pour s’acheter un bout de forêt, c’est bien plus cher qu’il y a 20 ans. Les prix prennent presque 2% par an. Voici donc une rentabilité bien plus acceptable que celle des livrets réglementés. Les français sont d’ailleurs de plus en plus nombreux à se laisser convaincre, et même les particuliers s’y mettent sans forcément être des agriculteurs qui s’y connaissent.
Car la forêt, tout comme l’or, est une valeur refuge. En plus elle a une fiscalité à faire pâlir les autres placements immobiliers de jalousie (taxe foncière presque inexistante).
Par contre, c’est plutôt un investissement à long terme, une fois qu’on est propriétaire d’une forêt, il est recommandé de ne pas s’en séparer tout de suite, d’autant plus que les prix montent tranquillement, année après année. De plus, en cas de revente rapide, les plus-values seront taxées à 34,5%, alors qu’il n’y aura pas d’impôts à payer là dessus si la vente intervient après 22 ans de détention.
Pour investir de la sorte, il n’est pas nécessaire de se payer le bois de Vincennes. Il y a beaucoup de toutes petites forêts à vendre en France, jusqu’à 4 hectares. Une surface parfaite pour commercialiser du bois de chauffage et aller y planter sa tente avec les enfants de temps en temps. Et puis, profitez-en : pour le moment les chinois ne s’y intéressent pas encore. La question : mais jusqu’à quand ?
Les atouts
C’est sur qu’acheter une forêt est un peu plus sexy qu’un placement sans relief dans un livret A. Ce n’est pas M. tout le monde qui peut se targuer d’être ce genre de propriétaire en soirée. Au niveau des avantages, il y a d’abord le rendement : entre 2 et 3% par an en ce moment. Ensuite, quand la forêt est exploitée, on vend le bois, et donc on reçoit de l’argent chaque année, avec la possibilité d’en tirer 5%.
Reste qu’il faille espérer que le prix plafond des forêts en France n’est pas encore été atteint. Certains disent qu’il est surévalué.
Les SCPI de rendement: + de 3% attendu
Encore un placement à la mode dont on parle beaucoup dans les salons parisiens (en province aussi d’ailleurs). Car même si le rendement recule (la pierre papier n’est pas un super héros), on est pour l’instant toujours au dessus des 4% par an. Pour gagner de l’argent avec ce type de SCPI, il faudra sélectionner son investissement avec attention, et ne pas se lancer dans le 1er bon plan promis.
Une bonne société de gestion fera toute la différence. Celle-ci doit continuer à investir, mais à le faire en bon père de famille. Les petites structures sont d’ailleurs bien souvent meilleures que les grosses à ce sujet.
Alors, sous le choc ? Il va falloir bien accrocher sa ceinture, les turbulences risques d’être rudes. Mais au bout du voyage, généralement, il y a la lumière !